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Esprit Curieux
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7 avril 2006

Le tam'r hindi

Oui, j'ai dit dans mon article sur le café turc que j'allais faire un article sur le "tam'r hindi", littéralement "datte indienne, dont j'adore le jus. Lorsque j'étais en Egypte, j'étais très déçue de trouver plus facilement du jus de karkadé (dont je ne raffole que de la couleur) que du jus de tamarin, dont j'adore l'acidité, et qui lui, AU MOINS, n'est pas un hypotenseur. J'étais relativement rassurée parce que Nadia, une amie égyptienne, m'avait promis qu'elle me montrerait comment en préparer à la fin de mon séjour, n'empêche que jusqu'à mon retour en France, j'ai été de toutes façons hyper stressée en me disant qu'une fois que j'aurais écoulé les stocks qu'elle m'avait données (de la base de tamarin séché qu'elle m'avait donnée) et que je ne pourrais plus jamais de ma vie boire de jus de tamarin.

Au passage, il y a deux choses qui me font grossir à l'étranger:

-je veux TOUT goûter, absolument tout (enfin ce que je peux considérer comme mangeable, mais de façon générale ça représente beaucoup plus que ce qu'un être humain normal est capable d'ingurgiter), en particulier les boissons et les fruits et légumes.

-j'ai la trouille de ne plus jamais pouvoir regoûter à tout ça de toute ma vie alors j'en profite bien une fois sur place...mais quand j'adore un truc (et il y a partout quelque chose que j'adore), j'ai le coeur brisé à l'idée de ne pas pouvoir m'en refaire à l'envi. C'est comme ça que je me retrouve à commander des bouquins des recettes allemandes juste parce qu'il y a la recette des Mozartkugeln dedans, et ce n'est qu'un exemple, il est valable pour tout.

Alors pour faire du jus de tamarin, en fait, rien de plus simple. Bien sûr on ne pourra jamais comparer les différents jus (alors qu'en Egypte il est bien connu qu'il est cent fois meilleur en Haute-Egypte, aka Nubie, aka Sud de l'Egypte), mais on peut du moins en obtenir une copie convenable. Il "suffit" d'avoir des dattes indiennes séchées (comme sur la photo), on les effrite dans un grand saladier, on sucre (très important de sucrer largement et à ce moment-là m'a-t-on dit; personnellement je ne sens pas réellement la différence), et on verse de l'eau bouillante dessus. On laisse infuser et refroidir, on filtre et on met dans une bassine. On peut recycler les dattes ainsi utilisées trois ou quatre fois, mais le jus est chaque fois moins dense bien sûr, d'où l'intérêt de verser les jus successifs dans la même bassine, afin d'avoir une certaine stabilité au niveau du goût. Ensuite, on peut conserver ce jus en bouteilles quelques jours au frigo ou plus longtemps au congélo; je vous préviens, il est moche, il a une couleur marronnasse assez beurk, mais qu'est-ce que c'est BON!!!

Pour le stress de ne jamais pouvoir recommencer, j'ai vite été rassurée en allant dans ma petite boutique bizarre du métro Porte de la Chapelle; en face du théâtre des Bouffes du Nord (où Fellag se donne en spectacle, si vous ne connaissez pas achetez vite ses DVDs, je suis souvent mauvais public mais là je suis sous le charme de tant d'humour, de délicatesse, de tendresse, cet homme est un génie, bref, j'y reviendrai) il y a une boutique que je ne saurais définir, asiatique plus côté indien mais pas indienne, ils ne parlent ni français ni même anglais, ils n'ont pas le même alphabet que nous, et ils ont plein de choses merveilleuses, dont notamment un terrible jus de mangue en provenance directe d'Abu Dhabi (il faut vraiment que j'arrête les disgressions).

Alors là, non seulement ils ont du tamarin séché, mais ils ont aussi de la pâte de tamarin; j'en ai acheté pour voir, et c'est génial parce qu'on peut s'en servir comme d'un sirop de tamarin: on en met un peu, et de l'eau, et du sucre, on secoue c'est prêt. Je parie même qu'on peut faire du jus de tamarin pétillant avec ça mais c'est toute une histoire. Bref, le tamarin, n'ayez pas peur d'en devenir addict, les Asiatiques en raffolent aussi (vous connaissez les arbouses au passage?merveilleux fruit) donc on trouve différentes formes de tamarin un peu partout. Je vous montre quand même les sacs de tamarin séché que j'ai ramenés d'Egypte (rassurez-vous j'avais fait plus de stocks que ça, là c'est juste pour que vous voyiez à quoi ça ressemble). Un jour j'inventerai une merveilleuse recette à base de gelée de tamarin etc (il faudra quand même faire quelque chose pour la couleur parce que ça ne donne pas méga envie, c'est même pas imaginable dans un cocktail).

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(Désolée la photo est un peu floue, j'ai fait de mon mieux).

J'en profite au passage pour vanter l'artisanat nubien, avec la photo d'un cendrier sur lequel j'ai littéralement flashé; j'avais rapporté la version féminine en plus grand (vide-poches) pour mon mec de l'époque, mais je ne le vois plus, et il s'en servait comme cendrier :-(  ). J'aurais dû le prendre en photo (le vide-poches) avant qu'on ne se quitte...(si le concerné me lit, tu serais chou de m'envoyer une photo de la Nubienne).

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